Dans un marché en expansion (5G, transitions énergétique & digitale, IoT…), les confinements dus au Covid-19 ont bloqué un système globalisé qui repose sur une concentration de la production des composants en Asie. Le prix des semi-conducteurs a augmenté de plus de 80 %.
Plus de 30 causes interdépendantes ont ainsi rompu les flux d’approvisionnement : tensions géopolitiques, sècheresse à Taiwan, fermetures d’usines au Vietnam, canal de Suez fermé, guerre en Ukraine…
Pour les acheteurs de semi-composants :
• Perte de visibilité sur les délais et prix
• Arrêt de production
• Problème de trésorerie
• Tension RH
• Chômage partiel
• Réingénierie frugale
• Pénurie de stockage…
Pour les fabricants de semi-composants :
• Prise de conscience de la place des semi-conducteurs dans la chaîne de valeur
• Capacités de production actuelles insuffisantes
• Priorisation des clients selon le volume de commandes, prix d’achat et engagement dans la durée.
Alors qu’une sortie de crise n’est désormais prévue que pour 2024, les pistes évoquées pour sécuriser les approvisionnements sont :
• réinvestir sur des technologies de souveraineté européenne
• construire des coopérations verticales dans les filières
• concevoir des fonctions électroniques frugales en composants
• creuser la piste du réemploi de composants
Ces pistes à moyen-long terme pourront bénéficier aux entreprises qui auront passé la crise actuelle par une aide sur :
• le maintien des compétences, pendant les périodes de chômage partiel
• la formation d’électroniciens
• la trésorerie, pour engager des commandes et attendre le paiement des clients impactés par la pénurie
➢ Un effet « bullwhip»
Depuis 2020, chaque maillon de la chaîne a augmenté un peu plus ses stocks par crainte d’une pénurie. De leur côté, les fabricants arbitrent en repriorisant les marchés en fonction de la valeur de la puce. Une nouvelle hiérarchie des marchés prend place : priorité aux grands groupes high tech, fragilisant les PME et start-up.
➢ Un contexte d’augmentation du prix des matières premières
La croissance mondiale devrait rebondir de 6 % cette année (après – 3,2 % en 2020) créant une demande importante de matières premières. Selon l’Insee, le prix des métaux a bondi en France de 55 % depuis le début de l’année. Le phénomène touchant un large éventail de matériaux (bois, plastique, verre, aluminium…), l’impact est considérable pour l’industrie.
Que ce soit les fabricants de circuits intégrés, les groupes informatiques, électroménagers, ou encore l’automobile et leurs sous-traitants, les entreprises se battent désormais pour obtenir la priorité dans les carnets de commande d’usines de fabrication de semi-conducteurs.